
LVMH ne figure plus parmi les cinq actions plus fortes en Europe
Les actions du luxe chutent
23 Mai 2025
Jusqu’au début de 2024, Bernard Arnault était l’homme le plus riche du monde, un titre qu’il a perdu ces derniers mois, car le nom du magnat du luxe est descendu à la cinquième place derrière Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Elon Musk. Le pouvoir du PDG de LVMH va de pair avec celui de son entreprise, qui, si elle représentait auparavant l’une des plus grandes sociétés européennes cotées en bourse, se retrouve maintenant sous la cinquième place. Ce jeudi, les actions de LVMH ont encore chuté de 3%, atteignant ainsi une baisse totale de 25% au cours de 2025. Désormais, la valeur marchande du conglomérat (239 milliards d’euros) est inférieure à celle de Nestlé, qui avoisine les 280 milliards d’euros. C’est une année difficile pour la grande maison française propriétaire de Louis Vuitton, Dior, Fendi et Bulgari : elle fait face à la plus grave chute boursière depuis la crise financière de 2008.
Actuellement, deux frontières représentent les plus grands obstacles que devra affronter le luxe : l’Amérique, avec les droits de douane de Trump qui imposent de lourdes taxes sur toutes les importations étrangères, et la Chine, qui semble de plus en plus désintéressée par les biens exclusifs. Mis à part le Japon, la zone Asie-Pacifique pourrait enregistrer d’autres pertes, qui, selon les analystes, pourraient atteindre 6,4%, avec la région de la Chine ayant déjà subi une baisse des ventes de 11% en avril dernier. Bien que LVMH ne fasse pas que de la mode, mais aussi d’autres produits de luxe comme les bijoux et le champagne, l’habillement et la maroquinerie restent les divisions les plus rentables, même si elles pourraient subir des pertes allant jusqu’à 3,7% dans les mois à venir. L’Amérique, le deuxième marché du groupe après l’Asie, continue également de représenter une menace pour l’avenir de LVMH, c’est pourquoi l’entreprise a déjà averti les investisseurs sur le prochain trimestre en anticipant de nouvelles pressions qui pèseront sur sa valeur marchande. Il faut dire que LVMH n’est pas le seul grand nom du luxe européen à souffrir : avec lui Chanel, qui vient d’enregistrer sa première baisse de bénéfices en cinq ans, et Kering, qui, à l’exception de Bottega Veneta, continue de subir des pertes sur tous les fronts. Le Groupe Prada et Hermès semblent être les deux derniers noms encore debout, mais pour vraiment comprendre l’état de la mode, il faudra attendre le dénouement de la question des droits de douane.